« Ce n’est pas au singulier que le titre du livre de Serge Pey aurait dû être écrit, tant les textes de ce livre sont de véritables trésors de lecture. Ils composent les chapitres d’une même histoire, celle commencée avec la Guerre d’Espagne pour se poursuivre dans les années 1970 sous le régime de Franco. Mais ces textes se révèlent aussi des nouvelles indépendantes les unes des autres qui abordent avec poésie mais sans concession, les horreurs de la dictature franquiste. La Cega, Oncle Gilbraltar, Chucho et Floridor jalonnent en héros ces montagnes d’où dévalent des torrents de larmes, de sang, mais aussi d’ingéniosité pour lutter, résister, libérer le peuple garrotté. On se révolte dès L’assassinat, on pleure pour Un morceau de bois, on s’émeut devant Le voleur de cerises, on admire Le morse. Ce livre est un véritable antidote contre l’oubli : l’oubli des camps de concentration installés sur les plages du sud-ouest de la France, l’oubli des tortures perpétrées contre des enfants, l’oubli que l’Espagne était encore une dictature il y a 36 ans. »
Laurence Rigollet, Altermonde n°28 – décembre 2011